Le marché mondial de la finance verte connaît une croissance rapide. On prévoit qu’en 2021, plus de 1 000 milliards de dollars seront mobilisés pour le financement durable. Et la valeur des obligations vertes négociées pourrait atteindre 2 360 milliards de dollars d’ici 2023. Alors que le changement climatique fait toujours l’objet de débats parmi les responsables politiques, les investisseurs passent au vert.
Cependant, pour beaucoup, le terme « finance verte » reste ambigu, et les institutions financières sont incertaines sur la meilleure façon de répondre à l’essor du marché.
Définition de la finance verte
La finance verte consiste essentiellement à allouer du capital à des fins durables. La finance verte comprend notamment les obligations vertes, les prêts verts et les investissements en actions verts. Également appelée finance environnementale, la finance verte désigne toute activité financière structurée qui mobilise des fonds à des fins écologiques. Le résultat est bénéfique ou réduit les dommages à la planète.
En revanche, la finance verte est également définie comme une initiative ou un processus conçu(e) pour gérer l’impact de l’environnement sur la finance.
Il s’agit d’une relation à double sens. La finance et l’investissement verts peuvent aider l’environnement ou lui nuire. De même, l’environnement peut également avoir un impact positif ou négatif sur la performance des investissements.
Une stratégie de financement vert se concentre sur l’augmentation des flux financiers des secteurs public, privé et à but non lucratif vers des projets de développement durable, provenant des services bancaires, des microcrédits et des investissements.
Les principes de la finance verte peuvent être appliqués au niveau d’un produit ou d’un processus individuel. De même, ils peuvent être au cœur d’une organisation entière. Par exemple, la durabilité environnementale est au cœur de la philosophie de l’Ecology Building Society, de Naturesave Insurance et de Banca Etica.
Quel que soit le niveau, l’intégration de la réflexion écologique dans les activités financières s’est accélérée. Cela a été particulièrement visible depuis la signature de l’Accord de Paris sur le changement climatique en 2015.
L’histoire de la finance verte
Retour en 2007 : Le marché des obligations vertes a émergé avec l’attribution de la note AAA à la Banque européenne d’investissement (BEI). La situation a pris de l’ampleur en mars 2013, lorsque la première obligation verte de 1 milliard de dollars a été vendue dans l’heure suivant son émission.
S’en est suivie une véritable explosion d’activité. Le Massachusetts a émis une obligation municipale verte en juin 2013, et Göteborg a émis une obligation de ville verte en octobre de la même année. En novembre, SolarCity (aujourd’hui Tesla Energy) a annoncé un titre adossé à des actifs solaires (ABS). Et le même mois, la société immobilière suédoise Vasakronan a publié une obligation d’entreprise verte. Il s’agissait dans tous les cas de premières en matière de finance verte.
De nos jours, le secteur de la finance verte est florissant, avec des sociétés émettrices telles que ICBC, le Crédit Agricole, Apple et la SNCF. Les États-Unis sont le premier émetteur d’obligations vertes, la Chine et la France arrivant respectivement au deuxième et au troisième rang. De plus, le Green Finance Institute a été créé en 2019 pour aider les industries à débloquer des politiques d’investissement vert.
Pour faire progresser l’agenda de la finance verte, une action collective renforcée est nécessaire. Cela inclut l’action entre les pays, ainsi que les secteurs public et privé.
Pourquoi existe-t-il un besoin de financement vert ?
La question de l’environnement étant toujours plus pressante, les consommateurs sont plus éco-conscients dans toutes les facettes de la vie, y compris leur vie financière. De plus, les gouvernements et les entreprises sont de plus en plus conscients de la nécessité de protéger le monde dans lequel nous vivons.
Les questions environnementales se concentrent sur les émissions de gaz à effet de serre, la biodiversité, l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. La gestion des déchets et l’épuisement des ressources naturelles sont également pris en compte. Ce sont les domaines sur lesquels la finance verte a tendance à se concentrer.
Pour faciliter le changement, les institutions financières et les régulateurs ont conçu des solutions innovantes. Ils reconnaissent la nécessité d’investir dans le développement durable et ont agi en conséquence. À cette fin, la Commission européenne (CE) envisage d’émettre des obligations vertes pour la première fois.
Comment les institutions financières bénéficient-elles du passage à la finance verte ?
En plus d’aider à atteindre les objectifs de développement durable, les institutions financières tirent d’autres avantages de la finance verte.
Ceux-ci comprennent :
La connaissance des signaux du marché
En réglementant le marché des obligations vertes avec des règles telles que la norme pour les obligations vertes, la CE indique les priorités stratégiques des régulateurs. Par exemple, 30 pourcents du fonds de relance Next Generation EU (NGEU) seront financés par des obligations vertes, ce qui équivaut à 225 milliards d’euros.
La réduction des risques
Les investissements habituels, comme le financement du pétrole et du gaz, perpétuent des schémas de croissance non durables. Une stratégie financière écologique garantit que les investissements verts ont la priorité sur ceux-ci. De plus, avec l’évolution des réglementations et l’augmentation de la sensibilisation des clients, les initiatives écologiques sont moins risquées.
Dans cette optique, Deutsche Bank a adopté une nouvelle politique d’investissement dans les combustibles fossiles en 2020, en lançant un examen visant à limiter le financement du pétrole et du gaz.
Attraction de jeunes investisseurs
La génération Y influence les marchés financiers par ses valeurs éthiques. En tant que groupe, ils placent de l’argent dans des investissements durables à un rythme deux fois supérieur à la moyenne. De plus, les obligations vertes offrent aux jeunes investisseurs un moyen de gagner des revenus exonérés d’impôts.
Dans le même temps, ils ont la certitude que les bénéfices sont utilisés de manière responsable. De cette façon, les institutions financières et les émetteurs d’obligations en bénéficient.
Plus de bénéfices
L’émission d’obligations vertes est en expansion. Par exemple, des sociétés comme Pepsi, Bank of America et Unilever ont émis des obligations vertes. Ainsi, les institutions financières qui souscrivent ces obligations gagnent de l’argent.
Les obligations vertes peuvent représenter une faible proportion des emprunts des institutions financières pour le moment, mais S&P Global Ratings prévoit une augmentation. En tant que principaux fournisseurs de financement, les institutions financières ont un rôle important à jouer dans la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone.
Instrument de marketing
De nombreux investisseurs se soucient du monde dans lequel ils vivent. Les institutions financières et les émetteurs d’obligations peuvent l’utiliser à leur avantage. Les obligations vertes comportent des risques similaires aux obligations conventionnelles. Cependant, la différence est qu’il existe un impact environnemental positif avec le premier, ce qui en fait la proposition la plus attrayante pour beaucoup.
Renforcement des relations
Les institutions financières ont vu des clients demander plus d’obligations vertes. Cela permet aux institutions financières de pouvoir de développer des relations plus approfondies avec les investisseurs. Les deux parties partagent un objectif commun : traiter les problèmes environnementaux.
La finance verte et son importance
La finance verte est là pour rester. Et ce n’est pas tout : le marché explose en termes d’activité et de croissance. La finance verte consiste essentiellement à allouer du capital à des fins durables. En outre, les organisations doivent prendre en compte les implications financières et environnementales d’une décision.
Grâce à une sensibilisation accrue, la finance verte est devenue une priorité. Pour suivre cette évolution, les institutions financières ont créé des outils, des produits et des services verts. Par conséquent, le marché des obligations vertes a explosé à plus de 100 milliards de dollars émis chaque année.
La finance verte profite aux institutions financières à bien des égards, en les aidant notamment à atteindre leurs objectifs de durabilité. Les investisseurs plus jeunes sont attirés, les bénéfices augmentent et les risques diminuent, ce qui est positif pour les institutions financières.